Dès 1974 avec l’instauration de la première réglementation thermique, conséquente elle-même au premier choc pétrolier de 1973, la RT s’est imposée comme un des référentiels majeurs du bâtiment, se traduisant notamment par le concept dominant de la « rénovation énergétique ». Mais au fil des années suivantes, le phénomène de changement climatique et son origine bien identifiée, liée aux émissions massives des gaz à effet de serre dans l’atmosphère terrestre (CO2) ont entrainé une prise de conscience mondiale sur les lourdes conséquences environnementales de ce dérèglement climatique et ont ainsi modifié fondamentalement la donne.
La RE 2020 (règlementation environnementale) en atteste précisément en faisant évoluer radicalement la série des sept réglementations thermiques précédentes (RT 1974, à RT 2012). Il était de fait devenu indispensable d’élargir la focale au-delà du seul champ de la thermique et de mettre en avant un concept évolutif prôné par l’UNSFA depuis longtemps : « la requalification architecturale et environnementale ».
La mise en place en 2022 de France Rénov’, service public de rénovation de l’habitat placé sous la tutelle de l’ANAH (Agence nationale de l’Habitat) en tant que point d’entrée unique pour tous les parcours de travaux, confirme clairement que la requalification globale devient pour le présent et l’avenir l’objectif majeur. L’évolution des politiques publiques de l’habitat vient ainsi conforter les attentes des habitants, telles qu’exprimées dans de nombreuses étude d’opinions, lesquelles dépassent largement la simple question de l’économie d’énergie. Les maitres-mots sont désormais : « bien être, confort en été comme en hiver, santé, sécurité, biodiversité, gestion de l’air et des cycles de l’eau, protection environnementale, etc…et valorisation patrimoniale ».
Les architectes en tant que concepteur et superviseur de projet sont à la manœuvre, avec leurs partenaires, pour tout à la fois ; Réenchanter tous les immeubles dont notablement ceux dénommés « passoires thermiques » en leur conférant de nouvelles performances architecturales, environnementales et techniques tout en résolvant les dysfonctionnements d’usage : accessibilité, locaux OM, locaux vélos, paysagement, jardins partagés etc.… mais aussi Embellir les parties communes et Remédier aux pathologies du bâtiment. Les architectes, comme en témoignent de nombreuses réalisations, savent apporter ce supplément d’âme qui ré-enchante l’immeuble en lui conférant de nouvelles performances qui n’étaient probablement même pas visées à l’époque de leur construction.
Ce prix permettra donc de mettre en avant non seulement des rénovations énergétiques mais aussi des requalifications architecturales.